Il nous arrive à tous de nous sentir seuls de temps à autre. Certains plus que d’autres. Il semblerait que ce sentiment se manifeste de plus en plus souvent en vieillissant. Un tiers des plus de 75 ans se sentent parfois très seuls. Au point que cela affecte parfois leur santé. Mais comment naît un sentiment de solitude ? Et comment pouvez-vous aider une personne âgée à se sentir moins seule ?
La solitude est un sentiment d’absence de lien affectif (étroit) ou de contact avec les autres. Une personne peut se sentir socialement ou émotionnellement seule. La solitude sociale est liée au manque de contacts sociaux et la solitude émotionnelle est liée au manque de relations précieuses. C’est pourquoi un divorce, la perte d’un partenaire ou un déménagement peuvent entraîner un sentiment de solitude chez les personnes âgées. Il peut également s’agir d’une combinaison des deux variantes. Le sentiment de solitude que ressent une personne est très personnel.
Le sentiment de solitude est également différent de l’isolement social. Lorsque nous parlons d’isolement social, nous faisons référence à la situation dans laquelle se trouve une personne. La personne âgée a peu ou pas de contacts sociaux, ce qui peut la rendre solitaire. La solitude est donc un sentiment. Il est donc difficile de le mesurer et de le traiter à grande échelle. Certaines personnes peuvent se sentir plus seules que d’autres. Les hommes, par exemple, se sentent plus souvent seuls que les femmes. Chez les hommes, c’est souvent un manque de contacts sociaux, tandis que les femmes souffrent plus souvent de solitude émotionnelle. Et en règle générale, ce sentiment augmente également avec l’âge. En vieillissant, nous nous sentons plus seuls, affirme le rapport de la National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine (NASEM).
La solitude ne se manifeste que si on la vit soi-même, c’est pourquoi on l’appelle parfois un problème invisible. Ne pas avoir de partenaire peut entraîner un sentiment de solitude. Sur l’ensemble des habitants européens, 19,2 % ont plus de 65 ans. Plus d’un tiers (32,1 %) d’entre eux vivent seuls, soit 130 millions de personnes. La retraite et le chômage entraînent également un risque accru de solitude. Il en va de même pour les problèmes financiers, car ils représentent un obstacle pour pouvoir participer à des activités sociales ou autres. Le risque de solitude est ainsi accru de plus de 10 %.
Les facteurs liés à la situation personnelle peuvent également jouer un rôle. Des signes de dépression, par exemple, intensifient le sentiment de solitude. Les maladies chroniques ou les invalidités physiques peuvent également provoquer un sentiment de solitude, voire de très grande solitude. Cette situation est principalement imputable à un manque de compréhension de la part des autres ou au fait de ne pas pouvoir participer de manière indépendante à certaines activités. Une grande partie de la population âgée est confrontée à ce problème : plus de 80 % des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent de troubles (chroniques). Les personnes âgées courent donc un risque accru d’éprouver un sentiment de solitude.
Des relations constructives sont importantes pour la qualité de vie et la santé, souligne la revue scientifique The Journal of Health and Social Behaviour. Le cercle de relations sociales d’une personne joue donc un rôle important. Il peut comprendre, entre autres, les aides familiales, les parents, les amis, les collègues et les voisins ; toute personne avec laquelle une relation sociale est engagée. Plus le réseau social est restreint, plus la personne âgée est susceptible de se sentir seule. Toutefois, si la confiance et le soutien mutuels entre le réseau et la personne âgée sont réels, le nombre de personnes impliquées est moins important.
Une personne éprouvant de la solitude pendant une longue période peut être confrontée à de multiples problèmes de santé. Les recherches réalisées par une université américaine révèlent que la solitude des personnes âgées peut provoquer différents symptômes. La dépression, les dépendances, les maladies cardiovasculaires et les troubles du sommeil sont particulièrement fréquents. Les sentiments de solitude passagers ne sont pas nuisibles, ils ne deviennent graves que s’ils ne disparaissent pas. Cela se manifeste le plus souvent par un manque apparent d’attention à son égard. Une mauvaise hygiène corporelle, un manque d’exercice et une alimentation insuffisante peuvent provoquer ou aggraver des troubles mentaux et physiques. L’effet de la solitude chronique est si grave qu’il peut être comparé au fait de fumer 15 cigarettes par jour. La solitude est également considérée comme une spirale descendante. La moindre petite chose peut accentuer la solitude d’une personne.
Lorsqu’on reconnaît la solitude, il est important de prêter attention aux signes précurseurs. D’après WaveLine, une organisation qui œuvre contre la solitude, il y a plusieurs signes. Une personne semble souvent malade, a une image négative d’elle-même, garde les gens à distance et attache une grande valeur aux choses matérielles, alors il y a de fortes chances que ceci soit causé par un sentiment de solitude. Mieux vaut prévenir que guérir. Par conséquent, n’attendez pas qu’une personne se sente déjà très seule, mais aidez-la avant même son déménagement ou sa retraite.
Pour être en mesure d’aider une personne âgée solitaire, il importe d’en déterminer la cause. Les causes sont parfois multiples. L’objectif est de contribuer à l’élargissement du réseau social. Vous pouvez par exemple faire adhérer la personne âgée à un club ou à une association. Le bénévolat, le jardinage et les voyages peuvent également être de bons choix. Il est important que les causes et les besoins de la personne âgée solitaire soient étudiés attentivement. Cela peut se faire en consultation avec les prestataires de soins, tels que le médecin de famille ou les aides à domicile. Il suffit parfois d’une oreille attentive et d’une aide à l’acceptation de ce qu’on a perdu pour résoudre la solitude de la personne âgée.
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